Au mouillage à Fernando de Noronha, autour d’un verre de punch coco :
Flora : « C’est pas tout Ben, mais il va falloir que tu changes la tendance des derniers visiteurs à oublier un peu le blog…, il va falloir t’y mettre ! Tu as déjà réfléchi à ton article ? »
Ben : « Ah oui… Attends, je reprendrais bien un verre de punch pour trouver l’inspiration… pas mauvais ce petit breuvage que tu nous as dégoté avant de partir de Mindelo ! Hum… pour revenir au sujet de mon article, c’est pas comme si j’avais vraiment l’embarras du choix dans le sujet. Attends, je réfléchis un peu à ce que j’ai fait depuis mon arrivée à Mindelo… »
Aurélien : « Allez, ne tourne pas autour du pot-au-noir… Faut parler de la petite balade que l’on t’a fait faire pour t’emmener jusqu’à ce joli mouillage. »
Ben : « Effectivement, je n’y avais pas pensé, je pensais écrire un article sur le trafic en heure de pointe sur la route de l’équateur, mais la petite balade semble un bon sujet… par où commencer ? »
Aurélien : « Par le début de l’article, je pense que c’est plutôt une bonne méthode. »
Flora : « Je ne sais pas… par la manière dont tu t’es préparé, pourquoi tu as décidé de t’embarquer dans cette traversée… Ca date de quand déjà ta décision de venir pour la traversée ? »
Ben: « J’ai l’impression que j’ai pris la décision à peine après que vous nous ayiez annoncé votre projet de ce grand périple autour de l’Atlantique, et que vous aviez besoin d’équipier pour les traversées. Ca devait être pendant les vacances de Noël à Chappes il y a deux ans et demi. Il faut dire que ça a été assez rapidement une évidence pour moi, un vieux rêve de gamin de traverser l’Atlantique à la voile… Après discussions avec Sandra sur ce sujet, c’était décidé ! Je serai de la partie pour la traversée aller. »
« Ensuite, j’ai dû attendre un peu avant votre départ pour me lancer dans les premiers préparatifs. Déjà il fallait connaître quelle traversée… le départ a, me semble-t-il, toujours été le Cap Vert, c’est la destination qui a changé en cours de route : des Antilles en décembre 2014, ça c’est transformé en Brésil un an après lorsque votre projet d’année en bateau a commencé à s’accorder au pluriel. »
Flora : « Et tu as fait quoi pour te préparer ? »
Ben : « D’abord me remettre un peu dans le bain : stage théorique sur la navigation, stage de voile intensif aux Glénans, achat d’un bel ensemble veste et salopette de quart pour affronter les vagues de l’océan. »
Flora : « Tu veux parler de ta belle combinaison Musto qui a bien dormi au fond du placard pendant la traversée ? Il faudra que tu penses à nous faire un essayage avant le départ… »
Aurélien : « Au passage, je me demande si ça va tenir dans ta valise retour. On peut te la garder si tu veux. Une si belle veste de quart ! Ca va forcément t’encombrer à Paris. »
Ben : « Non, t’inquiète ! Je vais la mettre au moins une fois par semaine, aller dans ma bagnoire et demander à Sandra de me jeter des seaux de flotte, histoire de m’en servir ! »
Flora : « C’est pas tout mais vous vous égarez un peu. Pour revenir au sujet de l’article, tu ne devais pas parler un peu de la traversée ? »
Ben : « Si, si, j’y arrive ! Je vais faire vite sur les prépratifs… En bref, les semaines précédant le départ, les messages se ressemblaient pas mal : « Dis Ben, pour te faire livrer un colis pour le bateau, j’utilise l’adresse de ton boulot ? » ou, le dernier jour « Au secours ! La chaise de mât vient de se casser alors que j’étais dessus, tu peux foncer à Boulogne nous en prendre une ? », « Tu pourrais prendre du fromage et des saucissons, mais pas juste un fromage et un saucisson hein, plutôt 2-3 kg de fromage et pareil pour la charcut ». Et c’est sans compter les messages des grands-mères. Mamilo : « J’ai un petit colis pour Aurélien et Flora, 3 fois rien… » ou Manou : « Je suis sur Paris cette semaine, on peut se retrouver pour vous déposer un petit paquet ? »… Au final, après avoir fait le livreur en trottinette pour récupérer les quelques affaires, fait les dernières courses, me voilà avec pas moins de deux valises de 18 kilos chacune… »
Aurélien : « L’avantage, c’est que tu n’auras plus qu’une valise pour le retour !! »
Ben : « Ensuite, ça a été les au revoir sur le quai de la gare avec Ella et Sandra. »
NDLR : Ben a oublié un point-clé de ses préparatifs : il a concocté une petite surprise (petit mot, photo, vidéo…) par jour d’absence à sa femme et sa fille. Mignon, non ?
Erell : « Tu es venu en train jusqu’à Mindelo ? Maman, Tonton Vivian, euh, Tonton Ben, il n’est pas venu en avion ? »
Flora : « Bon, à ce rythme, tu ne seras pas arrivé au Cap Vert dans ton article que tu devras déjà nous abandonner ! »
Ben : « Ok, j’abrège un peu alors. Arrivé à Mindelo, je me fais tamponner le passeport, 5 minutes pour le visa, à peine plus pour récupérer mes valises, mais 10 de plus pour les officiers de la douane pour refaire le rangement de celles-ci qui n’étaient visiblement pas assez en bazard pour eux… Et me voici sur Penn Gwen pour une durée indéterminée. Les derniers préparatifs commencent pour moi : courses de fruits et légumes au marché local, nettoyage et rangement des 50 kilos de papayes, bananes, mangues, oranges, pamplemousses, pastèques, pommes, citrons, oignons, choux, tomates, aubergines, courgettes, concombres, courges, pommes de terre… »
« Je vous ai peut-être un peu stressé en vous disant que je devais prendre un fruit et un légume à chaque repas ! »
Aurélien : « Ensuite, la mission pour Flora : ranger le bateau, pour moi : profiter des 6 prochaines heures pour se baigner autour du bateau… et pour nettoyer un peu la coque avant le départ. »
Ben: « Et pour moi me faire la main avec votre cuisinière : ratatouille, bolognaise, compote mangues-bananes, moussaka… de quoi voir un peu venir pour les premiers repas de la traversée. »
Flora : « Super, je crois que l’on approche enfin du départ. On va enfin pouvoir rentrer dans le vif du sujet. »
Aurélien : « Finalement, je vais reprendre un verre de punch à ce rythme. »
Ben : « Ok, allez, pour synthétiser : la traversée, c’est simple, tu pars, tu vas tout droit vers le sud, tu prends à droite après le pot-au-noir, tu évites Saint-Pierre et Saint-Paul sinon j’en connais une qui ne va pas être contente (n’est ce pas Mamilo ?), tu passes l’équateur et ensuite tu es arrivé au Brésil… »
Flora : « Bon, je crois que l’on va devoir en reparler au prochain apéro ! Parce que c’est un peu trop synthétique à mon goût. »
Benjamin.
8 réponses
Ol'
Merci pour ce début de récit de traversée qui m’a l’air fort pépère ;-). On attend désormais les détails les plus gore avec force photos à l’appui ;-p
Ophélie
Bon ba ça n’avait pas l’air si compliquée cette traversée … juste un itinéraire à tenir d’après l’article 🙂 Et merci pour l’article, j’avais vraiment hâte d’entendre vos impression après avoir accompli une des étapes clé du voyage : la traversée de l’Atlantique dont on a tant frémi/rêvé depuis que vous nous avez annoncé votre départ. Plein de bisous à l’équipage.
Christiane
Ha ha ! De l’art et la manière d’éviter les descriptions de mal de mer ! Et à l’apéro suivant, tu as concocté un autre article ??? Parce qu’on voudrait bien savoir comment tu as trouvé les dauphins, les vagues, les couchers de soleil… quels étaient tes sentiments devant l’immensité océane à perte de vue, tes réflexions philosophiques sur la petitesse de l’homme sur mer, bref que tu nous fasses un peu ton Sébastien Destrémau ! Bises à tout le monde : les navigateurs enfin au ponton à Salvador de Bahia, la routeuse météo qui se débat avec les difficultés du téléphone satellitaire, le navigateur de retour au boulot, la femme et la fille du marin qui ont retrouvé son sourire…
Ben
« Bienvenue au bureau »… Je n’allais tout de même pas réécrire ce superbe article que tu nous as concocté sur la traversée vers le Sénégal avec une magnifique description du mal de mer. Tu trouves ma description de la traversée un peu trop synthétique ? Telle mère, telle fille… « A demain 20h ».
Bises
auflo
Ah oui, ce commentaire me fait penser que j’ai oublié d’écrire un tweet que je voulais écrire : merci à l’équipe à terre ! Mamilo la routeuse quand le téléphone satellite faisait des siennes et Sandra la twitteuse !
Mamilo
Eh, Christiane, tu m’as coupé la plume ! Oui, j’aurais souhaité savoir si le fameux seau bleu était devenu l’objet fétiche de Benjamin , à moins qu’il n’ait servi à recueillir la douce eau des averses du pot au noir. Eh oui, la traversée, elle se vit également à terre … en style un plus télégraphique » maman, tu peux m’envoyer une image satellite du pot au noir, impératif qu’elle fasse moins de 1O ko » (Equipe de crise mobilisée à distance pour trouver le meilleur outil de compression d’images !!!) …
Nous, terriens, sommes encore un peu frustrés et attendons avec impatience que vous ressortiez vos encriers pour satisfaire notre curiosité , et nous faire vivre émotions , joies, désagréments, occupations ( oui, l’école a bien continué !) … enfin, comment avez vous vécu cette traversée ?
Bisous et félicitations à tout l’équipage
Ben
J’ai l’impression que ma description de la traversée a apporté une peu de frustration parmi les assidues du blog… Il va falloir que je reprenne un peu de punch coco alors ! Malheur ! Il me semble que Flora l’a terminé le lendemain soir.
Edith
Sûr qu’on attendait cet article, avec impatience! Mais je vois que l’alcool (qui a ,semble-t-il! coulé à flots à l’apéro!) a considérablement séché les étapes de la traversée!!
Et surtout, dur d’imaginer pour nous autres, terriens prudents, ce que l’on ressent dans ces moments-là!
l’autre jour, avec Marie, nous sommes aller écouter Isabelle Autissier aux Assises du Roman à Lyon. Sûrement pour entendre un peu parler de vous!! et j’ai pu approcher, grâce à son beau parler, ses superbes descriptions, ce qui ce passe quand on est sur un petit bateau, au milieu de la grande bleue!
Des bises en pagaille, aux petits et grands navigateurs, et encore félicitations!