Du rêve à la réalité

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Pour nous, 2018 commence très fort ! Nous voici à bord du Penn Gwen en mer des Caraïbes.

On l’a rêvé, on l’a imaginé, on l’a souhaité, on l’a appréhendé, et nous y sommes arrivées, malgré les 10h d‘avion (phobie de Marie) et un « virus » que j’embarque de France (somatisation d’Edith). Le bonheur quand on s’est serrés dans les bras, petites et grands ! Trop de retard de bisous !

Nous vous proposons un témoignage, objectif, pertinent, sincère, non influencé, affectueux de la vie à bord avec notre famille « nomade ». Parce que les Antilles, vu de France, c’est le rhum, les doudous, les langoustes, les couleurs chatoyantes, la biguine, les épices… Mais du Penn Gwen, c’est un autre folklore ! Allez, on vous l’avoue, les Antilles, sur un bateau, c’est comme une carte postale, mais avec du roulis, quelques vomis, quelques réparations, quelques grains, quelques colères, beaucoup de beauté, beaucoup de plongeons, beaucoup d’apéros, des douleurs du « fondement » (pas de fauteuil moelleux dans ce bateau), le dos des vieilles fracassé (mais qu’est-ce que je fais dans cette galère ?!).

Réparations de l’annexe qui prenait l’eau. Comme il faut que ça sèche 48h à 72h et qu’on ne veut pas rester trop longtemps sans sortir du bateau, on travaille même la nuit !

Les filles testent tous les plongeons et sauts possibles.

Et c’est encore l’école des filles tous les matins, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il fasse grand soleil !

Les courses à transporter, du marché à l’annexe (attention, chute possible) puis à transformer en repas régime diabète (encore une soma d’Edith). Ah, on allait oublier, se laver, oui, des pieds à la tête, mais exploit à chaque fois à utiliser le moins d’eau possible (chacune son eau, et « mon Au » de Flora assure un max, au milieu de toutes ces filles !). Et les culottes, un jour à l’endroit, un jour à l’envers ! (NDLR : euuuuh, elles exagèrent un peu là les tatas !) Et puis, pour manger frais, il faut aussi pêcher ! Des algues, oui, pas mal, et parfois des poissons.

Marie a pêché une carangue, qui fut fort bonne (et sans ciguatera ; a priori aussi sans chlordécone).

Manque de pot, il y a la ciguatera : une toxine qui se développe dans les algues des massifs coralliens dont les poissons se gavent. Je vous passe les effets secondaires si on est infecté. Et sans parler de la chlordécone (la salope !), pesticide longtemps utilisé dans les plantations de bananes qui a bien pollué l’eau des baies. Bref, merci Petit Navire pour ton thon aseptisé ! On en consomme pas mal sur un bateau.

Les Antilles, sur un bateau, c’est aussi des moments délicieux, tel celui que l’on vécut dans la baignoire à Joséphine ! Imaginez des eaux claires, chaudes, transparentes, à côté d’un îlet en bordure de la barrière de corail ! Et là, il est possible de s’adonner à l’activité « PMT », bien connue sous nos latitudes. Grand plaisir pour petits et grands, sauf pour ma pomme, qui n’étant experte ni en natation ni en plongée, dut recourir aux bras musclés du seul mâle du notre équipée pour me sauver d’un courant qui m’emportait, m’emportait…

Dans la baignoire de Joséphine.

Et nous diriez-vous, que fîtes-vous de vos soirées ? Alors là, surprise, ciné à gogo, sous le ciel étoilé ! Un véritable plaisir ! Finie la salle obscure, pleine de monde, de pop-corn, mal climatisée. Sur Penn Gwen, cinéma sur le pont, tous installés sur le FATBOY, avec les poissons, envieux, qui sautent joyeusement autour du bateau. Bon, on n’aurait pas craint un bâtonnet glacé à l’entracte ! Mais y’a pas !

Ah et encore, autre évènement, comment passe-t-on du Robert, en Martinique, à St Louis, à Marie-Galante ? Vous l’avez deviné, ce fut par une navigation de nuit. Bon, c’est à faire, il faut le vivre, c’est pas rien, beaucoup d’émotions, un moment magique ! Rien que nous, une voie lactée incomparable pour nous éclairer, un gros vent suivi d’un grain : impressionnant ! Même un peu flippant, pour les néophytes que nous sommes. Je fis pour ma part un bout de quart avec Flora, avant de donner mes raviolis aux poissons, et Marie quant à elle, fit quelques quarts d’heure de discussion avec Aurélien pendant son quart, en reprenant régulièrement sa position allongée anti-vomi.

Allez, Tchin ! Petit séjour à Marie-Galante, avec sa distillerie Poisson, son rhum Labat, que nous visitâmes et goûtâmes. C’est une île que nous aimons, agricole et souriante, Voulzy nous l’avait bien dit, nous y reviendrons.

Cet article ne serait pas complet si l’on ne vous parlait pas de nos navigateurs, petites et grands. Nous sommes ébaubies devant leurs performances. Les pépètes sautent à l’eau avec des figures artistiques, paddlent comme des championnes, se chamaillent naturellement, nous câlinent intensément, nous mitonnent même des repas. Sans compter leur patience pour nous ré-apprendre à jouer aux 1000 bornes et autres jeux de société. Elles sont trop chouettes. Et les grands, de vrais pros, de l’accueil, des attentions à l’autre, la navigation maîtrisée, d’une complémentarité bien vivante, des guides pédagogues à toute épreuve. On vous les recommande !

Allez, il faut qu’on y retourne, y’a tout à ranger, fermer, avant de repartir naviguer au gré des alizés !

Edith et Marie.

Le classique de Flora : l’album-photo de Martinique, pour illustrer en images l’article (et d’autres moments).

8 réponses

  1. francis ratti
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    superbe ! – – – qu est ce qui est superbe ? le margouya , les oiseaux mouches (: comment arriver à saisir
    l instant où il boit la fleur ) les fleurs ( à balata ? ) les cousins et cousines , si heureux d ‘ etre ensemble – – – – -et tous ces moments de joie en Martinique et aux Saintes

    qu elles deviennent jeunes filles , les equipieres et de plus en plus jolies ! ! ! ! !

  2. Mamilo
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    Bel article qui donne une vision réaliste de la vie à bord de Penn Gwen.
    J’ai l’impression que le rhum y est nettement moins rationné que l’eau !
    Pour la pèche, vous avez eu plus de chance que moi (peut-être parce qu’Aurélien a délégué à Marie ? ) : ah la ciguareta, nous avions rejeté le seul poisson péché, un petit barracuda, craignant d’être contaminés !
    Merci pour les magnifiques photos.

  3. Christiane
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    Oui, comme dit Laurence, super article qui reflète bien la réalité, le quotidien, les activités, le temps qui s’écoule au gré des vagues et du vent, les divertissements, l’hygiène, le confort ou l’inconfort, les aller/retour en annexe, les aller/retour en estomacs, les réparations, les engueulades et les réconciliations, les événements culturels, les rencontres, les apprentissages… et j’en passe. Le voyage à la voile, c’est voir le monde ailleurs, d’une autre façon, et c’est aussi tout un monde spécial 😉
    Magnifiques photos aussi, celles des régates locales sont épatantes, on voit que c’est un sport particulier et musclé, acrobatique, et tiens ça me fait penser à un certain article sur les pirogues guyanaises, toujours pas sorti du clavier…
    Quant à la petite cousinade, c’est un plaisir de les voir faire des trucs ensemble, d’ailleurs ceux de Caluire ont ramené plein d’informations, de souvenirs, on me raconte des détails au fur et à mesure…
    Bisous, on attend la suite des visites, et un petit coup de tracker ou d’AIS de temps en temps ça serait pas du luxe pour les restés à terre qui ont envie de localiser les navigateurs, et aussi d’assouvir leur curiosité sur internet en regardant les cartes et les lieux…
    A propos, Laurence, la ciguareta ??? tu ne l’aurais pas fumée celle-ci 🙂 ? hé hé les mots sont proches…

    • Mamilo
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      La ciguareta, le hash … décidément, , il peut y avoir confusion !

      • Christiane
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        Ah ces grands-mères indignes ! 😉 c’est du beau tiens !

  4. Valentine
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    Bonjour Mélisse et Erell, et Marie et Edith et Flora et Aurélien ! Vous me manquez beaucoup. On voit que vous vous amusez bien 🙂 J’ai vu toutes vos photos, et la vidéo où Mélisse et papa dansent. GROS BISOUS !

  5. Erwann
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    Je suis chez Mam’Chris. J’ai fait du coloriage, on a mangé un hamburger bon au restaurant, on a mangé des frites et au dessert un gâteau au chocolat et des framboises. Christiane m’a lu une histoire. Au revoir !

  6. dubreuil gérard
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    C’est pas le radeau de la Méduse ce bateau , comme aurait dit un certain Georges… Mais je compatis : parfois ça chahute un peu , ça secoue vent debout et on se pose des questions existentielles!
    Cependant quel bonheur de le partager ensemble , comme vous le dites si bien , avec celles et ceux qu’on aime ; et puis même si la pollution n’est pas plus acceptable sous les tropiques , celles-ci ont clairement leur piment d’intérêt. Alors il faut le clamer haut et fort , vous avez vécu des instants mémorablissimes . En tout cas c’est ce qu’on entend!
    Gérard.